Maladresse bénie [PV Philippa]

Gabrielle se frotta les yeux, fatiguée. Depuis neuf heures ce matin, James et elle parcouraient les couloirs de Poudlard à la recherche de leurs camarades d'école. Pas facile, facile, surtout que certains d'entre eux avaient pour habitude de se réfugier durant leurs temps libre dans des lieux connus d'eux seuls. Heureusement, avec l'aide de leurs amis à qui James avait envoyé des Patronus pour les prévenir de se retrouver au plus vite dans le Hall, ils avaient réussis à retrouver la plupart des élèves. Mais il en manquait toujours quelques uns à l'appel. C'était pour cela que, après avoir regroupés ceux qu'ils avaient trouvés dans une salle inutilisée, les Prèfets et Préfets-en-Chef s'étaient séparés pour retrouver les derniers. Gabrielle avait hérité du parc, à fouiller de fond en comble.
Gabrielle leva son regard vers le ciel, protégeant ses yeux de la forte luminosité en mettant une main en visière sur son visage. En ce début de Septembre, le soleil était grand et brillant. Il n'y avait que quelques nuages paresseux qui lui tenaient compagnie, s'amusant parfois à le cacher.
Elle reporta son regard sur où elle mettait les pieds, au moment où son pied droit dérapa sur la racine d'un saule pleureur, et que la poitié de sa jambre disparut dans le lac.

- Bouse ! jura-t-elle.

Elle sortit son pied de l'eau et regarda sa chaussette et son soulier souillés d'un air défaitiste, puis soupira.

- Je n'ai plus qu'à me déchausser et à laisser sécher tout ça, murmura-t-elle. Voilà qui va me retarder dans mes recherches.

Elle chercha un coin d'herbe, non plongé dans l'ombre des arbres, qu'elle trouva rapidement. Seulement, c'était déjà occupé. Souriante, Gabrielle remercia Merlin de lui accorder autant de chance. La personne assise non loin d'elle était de son époque : Philippa Lupin.

Elle s'approcha d'elle, sa chaussure gorgée d'eau, couinant.

Souriante, Gaby répondit :

- Bonjour Lili.

Elle ne releva pas le geste qu'avait eu la jeune fille à son approche. Elle venait de ranger quelque chose dans sa poche, de manière très discrète. Gabrielle fit comme si elle n'avait rien vut, et s'avachit à côté de la jeune fille, maugréant.

- Saleté de lac de mes deux, fit-elle assez fort pour que sa voisine entende. Je savais bien que je n'aurais pas dû prendre le parc ! Au fait Lili, James, les Préfets et moi-même rassemblons les élèves dans une salle inutilisée du cinquième étage. On a comme qui dirait un petit souci, et nous devons en parler entre nous avant de faire quoi que ce soit d'irréversible.

Tout en parlant, Gabrielle se déchaussa, enleva son bas de laine noire et secoua le tout avant d'essuyer lamentablement son pied mouillé dans l'herbe. Cela ne fit que lui donner des traces de terre sur la plante des pieds. Elle soupira d'un air défaitiste, posa son soulier et sa chaussette à côté d'elle avant de secouer son pied en l'air - d'une manière à peine ridicule - et ajouta :

- Je ne sais pas si tu as remarqué mais on a, comme qui dirait, remonter le temps. James et moi sommes tombés un peu plus tôt ce matin sur Severus - tu sais, le professeur de Potions, le parrain de James - et il s'est avéré que mon papa suivait son cours, ainsi qu'une bonne partie des gens que l'on connait. Assez déstabilisant.

Gabrielle coula unregard sur Philippa. Etrangement, cette dernière ne semblait pas bouleversée, ni même étonnée par la nouvelle.

Gabrielle semblait exténuée. Elle se laissa choir à ses côtés tout en maugréant après le lac, ce qui laissa échapper un rire à Philippa qui écouta par la suite ce que disait Gaby... Elle haussa de plus en plus les sourcils, un pli se créant sur son front lisse au fur et à mesure à la manière de son père lorsqu'il réfléchissait profondément. Un petit souci ? Cela devait avoir lieu avec leur arrivée, à n'en pas douter. Comment s'en était-elle aperçu, Philppa ?? Tout simplement, elle était très observatrice et des détails plus ou moins bénins ne ressemblaient pas à ceux présents dans son époque. C'était ce qu'il l'avait fai douter ... et deviner...

Alors que Philippa se trouvait dans ses réflexions, Gaby s'était déchaussée et avait secoué son pieds dans l'herbe de manière qui fit sourire Philippa... Elle sorti sa baguette et d'un coup rapide de baguette, elle murmura :

- Tergeo ! en dirigeant sa baguette vers le terre recouvrant le pieds de Gaby. (j'ai regardé dans EHP, et normalement ça doit marcher.. le sort nettoie la cible ou individu :/ ).

Philippa était studieuse, très studieuse, et talentueuse, ayant hérité cela de son père sans aucun doute.

Elle éclata de rire et reprit...

- La prochaine fois, ne t'essuie pas sur l'herbe...

Puis, elle écouta les paroles suivantes. L'expression de son visage se figea, son sourire également alors qu'elle reprenait un air soucieux... Elle hocha ensuite la tête...

- je ne le savais pas vraiment mais... Un peu. En fait, je me doutais qu'il se passait quelque chose. J'ai remarqué ... différents détails depuis que nous sommes ici. Différents éléments qui diffèrent de notre époque mais... Je n'en était pas certaine. Même si j'avais un affreux doute...

Elle termina en esquissant une grimace, se demandant quand et comment ils rentreraient chez eux.- Il est quand le rassemblement des élèves exactement ? ajouta t-elle, soucieuse.

Gabrielle remercia son amie quand elle lui nettoya le pied. Elle aurait dû y penser par elle-même, mais habituée qu'elle était pendant les deux mois de vacances à ne pas abuser de la magie, elle avait tendance à l'oublier lorsqu'elle revenait à Poudlard. La faute à son papa qui ne cessait de leur râbacher qu'il n'y avait pas que la magie dans la vie.

Puis elle écouta avec attention ce que lui racontait Philippa, s'interrogeant sur ce qu'avait pu voir ou deviner la jeune fille pour qu'elle remarque les changements. Et enfin, elle répondit à sa question :

- En fait, il est en ce moment-même si je puis dire. La plupart des élèves sont déjà rassemblés dans une pièce. James, les Préfets et moi-même sommes en train de rassembler les derniers. Dont tu fais partie d'ailleurs. Séchus !

Sa chaussure et sa chaussette montante séchèrent sur le champ et elle put les remettre avec un plaisir évident.

- Pour l'instant, poursuivit-elle, nous nous rassemblons pour discuter sur ce qu'on doit faire ou pas. Et, avec un peu de chance, l'un des éléves saura ce qu'il nous est arrivé et nous pourrons retourner chez nous en oubliant cette histoire. Dans le cas contraire, James et moi avons pensé qu'il serait de bon ton d'en parler à l'actuel directeur, Albus Dumbledore. Je pense que ton père a dû t'en parler. Il parait que c'est un homme très intelligent et qui a souvent réponse aux problèmes les plus épineux. Dommage qu'il ne soit plus là à notre époque, ajouta-t-elle avec une pointe de regret, non sans s'excuser mentalement envers Minerva qui était aussi une excellente directrice.

Elle se tourna vers Philippa qui avait l'air songeuse, sans doute l'allusion à Remus l'avait-elle plongé dans ses pensées, puis elle lui demanda :

- Au fait, qu'est-ce qui t'a mis la puce en l'oreille concernant notre changement d'époque ?

Puis, se souvenant de ce qu'elle avait brièvement aperçu quelques instants plus tôt, elle secoua la tête, affligée par sa propre bêtise. A tout les coups, tout comme elle, Philippa avait vu Remus faire cours à l'une de ses classes de Défense Contre les Forces du Mal ! Cours qu'il n'enseignait plus à Poudlard depuis la naissance de sa fille.

Gabrielle, soupira, le regard tourné vers le ciel bleu parsemé de nuages cotonneux. Elle avait écouté Philippa lui narrer comment elle avait remarqué leur changement d'époque et rigola quand elle imagina quelle tête avait dû prendre ce pauvre jeune homme dénommé Seamus, en constatant qu'une parfaite inconnu aux cheveux bleus le saluait.

- Je suppose, fit Gabrielle, que la plupart des élèves ont dûs aussi avoir à faire avec des situations identiques. C'est pourquoi il est urgent de nous rassembler. Je n'ose imaginer la réaction, par exemple, de Thomas, s'il croisait papa. Il a toujours été très proche de lui. Et connaissant mon frère, il serait capable de lui sauter au cou avant de comprendre que ce n'est pas tout à fait papa !

Gaby éclata de rire en imaginant la tête que tirerait son papa si jamais cela venait à se produire. Voilà une figure qui serait mémorable et qui aurait tout à fait sa place dans l'album photo de famille !

Gabrielle eut ensuite son attention attiré vers une personne qui passait plus loin dans le parc. Elle reconnut une personne de son époque, une jeune fille de seize ans de Serpentard.

- Excuse-moi, Lili, fit-elle en se levant, mais il faut que je continue de rassembler les élèves. La réunion a lieu au cinquième étage, la première classe désaffectée que tu trouveras.

Elle épousseta d'un geste de la main l'arrière de sa robe et sourit à Philippa.

- On se retrouve là-bas !

Puis, sur un signe de la main, elle s'éloigna du lac et s'approcha de la jeune Serpentard qu'elle avait repéré, pour la prévenir de ce qu'il se passait.