Discussion entre hommes... (hum hum) [Seamus Finnigan & Gabrielle Potter]

On va pas y aller par trente-six chemins : Seamus n'allait pas bien du tout ! Fallait un peu le comprendre, il y a quelques jours, il apprenait qu'il avait aurait des enfants, et dans le même temps, il apprenait que ses futurs enfants porteraient aussi le nom de Thomas. C'était pour le moins perturbant. Bien sûr, le premier réflexe avait été de songer que ça ne pouvait pas être Dean. Il avait sans doutes une sœur...quoiqu'il en avait jamais parlé avec lui. Ou bien il rencontrerait une autre famille de Thomas. Mais depuis, le temps avait filé et les "craintes" avaient commencé à se concrétiser. Serait-ce Dean, le père de ses futurs enfants ? À la vue de leur peau métissé est le teint de celle de Dean...c'était très probable. Et pourtant impossible par la nature.
C'était donc un Seamus beaucoup moins joyeux qui était allé en cours les jours précédents. Trop de choses se bousculaient en lui et il n'arrivait pas à les oublier. Il parlait à peine lors des repas, un peu honteux. C'était comme s'il revivait à chaque fois la fameuse répartition où tout le monde les avait observé, lui et Dean. Il avait quand même était autant embarrassé pour lui que pour Dean. Le pauvre...Mais bon, ça avait eu beaucoup de répercutions : le dialogue était plus difficile entre les deux inséparables copains. Et ça le hantait tous les jours et même toutes les nuits.

Ce fut donc un Seamus fatigué par une nuit encore agitée qui descendit dans la salle commune. On était samedi alors il s'était permis le luxe de ne pas s'habiller, pas encore. Il avait tout son temps. Quoique s'il voulait aller manger, il devrait forcément se préparer. Quand il posa enfin le pied dans la salle commune, il fut frustré par la présence de James Potter : l'un des intrus. C'était à cause d'eux qu'il était réduit à ça : un adolescent qui passe son temps libre sur son lit.

-Qu'est-ce que tu fais ?

Il ne le laissait pas vraiment transparaître mais ça le faisait halluciner de pouvoir parler avec le fils de Harry. Même s'ils n'étaient plus en aussi bons termes depuis l'épisode de la cinquième année, mais ils avaient retrouvaient un semblant d'amitié. C'était...incroyable, même pour un élève de dernière année, de voir des gamins débarquer du futur. Et c'était peut-être le moment de parler avec celui-là. Peut-être pourrait-il enfin avoir quelques explications sur l'existence des Thomas-Flinnigans ? Seamus resta dans l'encadrement de l'entrée des escaliers.

Seamus, encore à moitié dans son sommeil, vit le livre de Défense contre les Forces du Mal comme un scroutt à pétard au milieu d'un déluge. C'était comme une apparition. Il mit un peu de temps avant de comprendre la dimension de la chose qui était toute simple : il avait juste oublié le livre dans la salle commune. Faut dire qu'un court instant il avait bien crut que le fils de Potter avait fouillé dans ses affaires. Ben oui, ses instincts de Gryffondor s'étaient perfectionnés au fil des années, au risque de parfois se tromper.
Il prit le livre et le posa sur une table pas loin. C'est alors que James désigna un fauteuil en face du sien. Seamus fut assez septique. Maintenant qu'il savez que la salle commune n'était pas si vide que ça, et de plus mal fréquenté, il aurait largement préféré le confort de son lit. Mais bon, il allait pas se défiler, et comme il arrêtait pas de se le suggérer, c'était peut-être le bon moment de poser les bonnes questions.

-Je pense pas. Enfin, j'ai pas pris la peine de vérifier.

C'était un peu bizzare. Quel enfant voudrait parler à son père...d'autant plus que se père ne le connaissait même pas ? Bon, et si c'était pas un cas à part ? Il allait sans doutes avoir ses gamins à lui sur le dos. Il entrevoyait déjà la piteuse entrevue...en vue. Bon, maintenant, il s'agissait d'obtenir ce qu'il voulait de James.

-Ils sont comment, Nathan et Sydney ?

Rien qu'en prononçant les noms, ça avait créé une sensation étrange. Et qui avait choisi les prénoms bon dieu ? Pas qu'ils étaient horribles, -il adorait- mais il voulait savoir. C'était pas que ça l'intéressait vraiment -c'est ce qu'on dit- mais il aurait aimé pouvoir le savoir. Il n'avait pas eu l'occasion de leur parler car il avait passé son temps en cours ou dans la tour, donc seule Ellen avait eu l'occasion de lui parler. Il lui avait d'ailleurs annoncé clairement qu'il voulait resté seul pendant encore un petit bout de temps.

-Et qui est...

La question resta coincée dans sa gorge. Primo car il se souvint des instructions de Albus et deuxio car il appréhendait la question. Il avait besoin de savoir mais bon, quelque chose l'en empêchait, cette chose était la peur. La peur d'une vérité un peu dérangeante.

Proches ? Harry et lui ? Peu probable aux vues de leur liens qui n'étaient pas les plus amicaux de la planète. Mais l'année n'était pas finie et bien des choses pouvaient arriver. Mais par pitié, pas l'arrivée de son lui du futur. Il avait pas envi de se voir plus vieux. Mais il n'était pas encore question de cela et c'était très bien comme ça, dirons-nous. Il écouta le "jeune" Potter comme si c'était un conteur d'histoire. Mais l'histoire fut bien brève : trois phrases, pas une de plus, pas une de moins. Mais c'était suffisant car comme on le dit : on apprend jamais mieux qu'au contact de la chose, et la chose était sa progéniture.
Alors qu'il croyait que la discussion allait s'arrêter là, puisqu'il n'avait pas fini sa phrase, Seamus fut surpris par la simplicité avec laquelle James avait su savoir ce qu'il pensait. Légilimencie ? Pas à cet âge là, c'était trop jeune. Mais peu importe la façon dont il s'y était pris, cela avait déclenché une certaine anxiété chez le Gryffondor de l'époque actuelle qui fixait alors James dans le blanc des yeux. Et le second parent de ses enfants étaient...personne. Une chute de quatre étage. Pourquoi refusait-il donc de le lui dire ? Il devait se contenter d'une simple devinette qui ne fut pas des plus amusantes.

-Lavanda Brown ? Nous sommes une fois allé au bal ensemble. Et c'était plutôt agréable. Je pense que ça ne peut être qu'elle.

Seamus divergeait pour ne pas dire ce qu'il pensait au fond de lui. Même si ses enfants semblaient avoir également le nom de Dean, il s'entêtait à croire qu'il y avait une autre raison. Mais qu'importe ce qu'il imaginait, c'était toujours se retrouvait face à un mur car ça ne tenait pas. Il avait déjà imaginé sa mort et qu'ils avaient été adoptés par Dean. Enfin, toute une histoire qui finalement était bien pire que celle de l'homosexualité : tant qu'à choisir entre ça et la mort, il préférait rester en vie.
Et puis un cri. Monumental ! Il sursauta sous le coup de la surprise. Son cœur faillit explosé tant il était plongé dans ses pensées. Il reconnut celle qu'il avait appris à appeler Gabrielle Potter. Encore un membre de plus chez les Potter, c'était une invasion massive bien que moindre que celle des Weasley. Il regarda avec surprise la complicité entre les deux jumeaux. Ils en avaient de la chance...les siens en avaient-ils autant ? Il l'espérait. L'envie des les voir commençaient à le titiller de plus en plus, mais au fond de lui il y avait toujours cette voix qui le suppliait de ne rien faire.

-Bonjour.

Simple formule de politesse. Il n'était pas un grand fan des Potter mais bon, il fallait s'en accomoder. Mais maintenant qu'il était en infériorité, il préféra dévier la conversation sur un sujet plus agréable.

-Alors comme ça vous-êtes jumeaux ? C'est qui l'aîné ?

Il afficha un large sourir nié même si intérieurement il était encore un peu morose. Il ne faut jamais entâcher le bonheur des autres, lui avait lancé sa mère alors qu'elle faisait une crise de colère dix années plus tôt. Sa mère et ses crises de colère qui se manifestaient par une utilisation abusive de magie...il aurait tellement voulu lui parler de tout cela et notamment de ce qui allait lui arriver. Il aurait aimé pouvoir avoir de l'aide sur ce coup là. Et son père n'était qu'un homme, c'était pas lui qui allait le soutenir dans cette épreuve.

La bonne humeur semblait envahir la petite salle commune. Les taquineries fusaient et ça égayait notre futur gay. La remarque de James n'était pas si fausse : eux aussi, dans leur tour, les bruits nocturnes avaient doublé. Mais bon, il fallait s'en accommoder ou bien passer la nuit dehors, au choix. Mais Seamus était trop attaché à son lit à baldaquin pour songer le quitter. Il fut heureux d'apprendre que James était le premier, mais la remarque sur le chaudron le fit sourciller. Une expression ? Il allait faire la remarque quand Gabrielle le coupa dans son élan. Bon, il n'allait pas l'engueuler : elle pouvait pas le savoir, elle était pas légilimencienne à ce qu'il sache. Mais le pic que lança la Gryffondor ne fut pas du tout au goût de Seamus qui piqua un fard comme on aurait pu le présager. Et en même temps que c'est joues devenaient rouges sous le coup de la surprise, il se leva de sa place, dominant ainsi les deux jumeaux Potter. Il commença à bafouiller des phrases incohérentes sur un ton tout à fait colérique :

-Mais vous croyez quoi ? Si vous...et que vous voyez vos....et qu'ils ont le...vous feriez quoi ? Vous ne seriez pas aussi décontracté j'en...et puis j'en ai marre que vous sachiez....lâchez moi ! Vous pourriez éviter d'être aussi moqueurs ? C'est pas possible ça ! Vous rendez compte que tout le monde croit que je suis...enfin...vous voyez quoi ! Non ? Je ne le suis pas ! C'est pas possible ! Vous ne pouvez pas vous la fermer de temps à autre ?!?

Et tout en respirant à peine. On ne lui avait jamais dit ça aussi directement et ça l'avait quelque peu perturbé. Était-ce le but recherché ? N'empêche que maintenant il était en rogne et commença à s'avancer dangereusement vers Gabrielle. Que dis-je ? Avancer ? Non, il fit littéralement un saut de lion vers la Gryffondor pour se saisir de sa nuque. Il voulait radicalement l'étrangler pour qu'elle se taise. Qu'est-ce qu'il lui était passé par la tête à Seamus ? De la colère noire. En plus, il savait pertinemment qu'il n'avait aucune chance face à deux jumeaux de septième année, de surcroit des enfants d'Harry. Mais là, il avait bel et bien ses mains agrippées sur le cou de la jeune femme et il faiait tout pour l'asphixié. La folie meurtirière était bien trop grande pour qu'il puisse se contrôler. Il n'aimait tout simplement pas qu'on le prenne pour un PD. Il n'en était pas un ! C'était à cause d'eux que tout le monde le pensait ! À cause d'eux. Ils devaient répondre de leur actes, immédiatement. Mais bon, on sait tous que Seamus est un Gryffondor et qu'il ne ferait jamais de mal à une compatriote. C'est pourquoi il s'enleva au bout d'une seconde [c'est fou ce qu'il peut se passer comem truc dans sa tête en une seule seconde]. Il se retira aussitôt mais continua à fixer Gabrielle d'un regard noir rempli d'une cruauté infinie. Et alors, détachant chaque mot pour qu'elle comprenne bien : il dit :

-Ne dis plus jamais que je suis gay ! Plus jamais !!!