Première soirée [Libre]

Hermione, ce jour-là, avait cru apercevoir un peu partout dans les couloirs, certains élèves, dont les têtes ne lui disaient rien. Bon, évidemment, elle savait bien qu'elle ne connaissait pas tout le monde à Poudlard, tant il y avait d'élèves, mais ceux-ci lui avaient paru étranges... Ils couraient et déambulaient dans les corridors de façon particulière, évitant tous ceux qu'ils croisaient et fuyant les regards intrigués des autres élèves. La jeune fille savait pertinement qu'il se passait en ce moment des évènements très étranges au collège, et que Dumbledore faisait ce qu'il pouvait pour ne pas inquiéter ses élève.

L'adolescente franchit le seuil de la salle commune des Griffondor, après avoir annoncé le mot de passe lui permettant d'entrer, et avança d'un pas décidé vers le dortoir des filles, où elle avait l'intention de se rendre pour aller y chercher un livre qu'elle avait oublié. Mais elle s'arrêta net, et fixa une jeune fille assise confortablement dans un des grands fauteuils près de la cheminée. Hermione la regarda d'un oeil intrigué, puis s'en approcha lentement.

" Bonjour... "

Gabrielle sursauta. Pronfondément plongée dans ses pensées qu'elle avait été, elle n'avait pas entendu le mouvement du tableau, ni l'entrée de l'élève qui venait de la saluer. Son coeur s'emballa. Pourvu que ce n'était pas quelqu'un qu'elle connaissait . . .
Elle se retourna et se trouva face à face avec un visage bien connu, entouré d'une masse de cheveux bruns épais et illuminé par deux yeux couleurs noisettes. C'était fou comme Hermione Granger pouvait être le portrait craché de sa fille au même âge. Ou plutôt, comme Sarah était le portrait craché de sa mère au même âge.
Gabrielle sourit à la jeune femme.
Elle espérait qu'Hermione avait bien compris l'interdiction du professeur Dumbledore au dîner et qu'elle ne poserait pas trop de questions indiscrètes sur son voyage dans le temps et sur l'avenir des gens qu'elles connaissaient toutes deux. Sauf que, elle connaissait aussi la soif immense de sa tante quand il s'agissait d'étancher sa curiosité.

- Bonjour, Hermione.

Gabrielle sentit son angoisse augmenter proportionnellement avec le temps que prenait Hermione pour la regarder. Elles portaient toutes les deux l'uniforme de Poudlard, aux couleurs rouge et or de Gryffondor. Hermione devait se demander pourquoi elle ne l'avait jamais vu jusqu'à présent. Gabrielle décida donc d'engager un semblant de discussion.

Et tendit une main engageante à la jeune femme.

- Oh, excuse-moi, je ne me suis pas présentée : je suis Gabrielle Potter, la fille aînée d'Harry. Mais tu m'as peut-être déjà repéré tout à l'heure à la répartition puisque je suis Préfète-En-Chef à mon époque. Je sais que tu l'es aussi. Enfin, normalement, si mes souvenirs sont exacts à propos de ce que papa m'a raconté sur tante Hermy . . . ajouta-t-elle, ensuite pensive.

Gabrielle attrapa de nouveau l'une de ses mèches de cheveux si étranges aux racines blondes et aux pointes d'un noir de jais, puis se tut. Elle était déstabilisée et, de ce fait, racontait un peu tout et n'mporte quoi, allant même jusqu'à appeler son interlocutrice "tante Hermy" ce que, à son époque, la femme avait toujours détesté. Elle espérait que la version de dix-sept ans de la meilleure amie de son papa n'était pas déjà fâchée avec ce surnom affectueux d'enfant.

[H.S. : petite rectification Hermione, je me suis présentée sous le nom seule de Potter, on laisse le Malefoy de côté pour l'instant. ]

Gabrielle sourit de soulagement en constatant qu'Hermione semblait encline à faire la conversation et qu'elle n'avait apparemment aucun souci avec le statut de tante. Mais elle veillerait tout de même à ne plus l'utiliser à l'avenir.

- Eh bien, je viens de rentrer en septième année, dit Gabrielle, tout comme toi et papa il me semble. Et, comme rentrée, je crois que Poudlard n'a jamais connu plus mouvementée que la nôtre.

Elle ponctua sa dernière phrase d'un petit rire gênée, puis se rassit dans son fauteuil.

- Et, hem, comme je me doute que tu dois avoir pas mal de questions à me poser, je suppose que je peux répondre à quelques unes d'entre elles. Je garde cependant le droit de me taire. Je ne voudrais pas influencer le futur par des informations que tu ne devrais pas avoir en ta possesion.

Elle sourit ensuite à Hermione et l'invita à s'assoeir d'un signe de la main. Après tout, elles en avaient le temps : le dîner était passé et il était à peine huit heure du soir.